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Le précédent article présentait la notion d’attachement et les pionniers en ce domaine.
Aujourd’hui, découvrons le rôle de la dynamique d’attachement dans le développement de nos tout-petits ainsi que les étapes.

Quel est le rôle de l’attachement dans le développement de l’enfant ?

« Un nourrisson a besoin d’attachement pour s’épanouir, il ne peut se développer que dans le monde sensoriel émis par l’autre. » Boris Cyrulnik

La première fonction de l’attachement est la protection [mfn][Spirale dynamique] : comme on retrouve le niveau BO-VIOLET avec pour thème être en sécurité ![/mfn].
En effet, l’attachement permet au bébé de se sentir en sécurité, d’être réconforté et consolé lorsqu’il perçoit des menaces extérieures. La figure d’attachement, par sa proximité physique, apporte ainsi la protection pour défendre l’enfant vulnérable face aux agressions potentielles. Le but premier est donc de réguler la sécurité et la survie du tout-petit.

Une autre fonction de l’attachement est la socialisation.
Grâce à l’attachement, présent tout au long de la vie, l’individu peut s’insérer progressivement dans la vie sociale : de la mère aux proches, puis aux étrangers, enfin à des groupes de plus en plus larges.
Ainsi, si la phase d’attachement se met en place correctement, si l’enfant obtient des réponses adaptées à ses besoins, il construit une base solide de sécurité qui lui permettra en grandissant :

  • De se séparer progressivement de la figure maternelle pour explorer l’environnement.
  • De construire un sentiment de sécurité et de confiance en soi qui lui permettra d’affronter plus facilement les séparations et autres épreuves ultérieures.
  • De répondre à son tour, dans sa vie d’adulte, aux besoins d’attachement d’un plus petit ou d’un plus faible.

Ces capacités caractérisent bien évidemment un attachement dit « Secure » – cette notion est définie dans le précédent article.

Il est quasiment fatal qu’il y ait des déficiences dans la mise en place de l’attachement.
Tout simplement parce que les réponses de l’entourage aux besoins de l’enfant ne sont pas suffisamment rapides; même le meilleur des parents peut-être occupé et manquer de réactivité, c’est humain !
Parfois, les réponses sont également non adaptées, parce qu’un parent est déprimé ou trop anxieux. La base de sécurité va alors être fragilisée ; la confiance en soi et en l’autre ne sera pas satisfaisante. Ces altérations se traduisent par un attachement anxieux, ambivalent, évitant ou désorganisé.

Quelles sont les phases du processus d’attachement ?

C’est John Bowlby qui, en 1969, a présenté les phases du processus d’attachement. Il a bien précisé que les frontières entre chacune des phases sont floues et vont varier d’un individu à l’autre.

  • Dans la phase 1, de la naissance jusqu’à 8 ou 12 semaines, l’enfant ne fait pas de distinction entre les différentes figures qui l’entourent. Son comportement n’est pas différencié selon les personnes.
  • Pendant la phase 2, de 13 semaines jusqu’à 6 ou 7 mois, le bébé donne des signes plus marqués en direction d’une figure particulière, généralement la figure nourricière. Les réponses envers cette dernière sont différenciées par rapport à celles qu’il donne en direction des autres personnes. À ce stade une substitution à la figure nourricière est encore possible.
  • Lors de la phase 3, de 7 mois à 1 an, les signes vers la figure nourricière sont renforcés et cette dernière devient la base à partir de laquelle le bébé peut explorer son environnement. En même temps, les signes en direction des autres personnes de l’entourage peuvent décliner bien que l’enfant puisse choisir certaines personnes comme figures d’attachement auxiliaires. Les étrangers peuvent susciter l’alarme et le retrait. En phase 3, l’enfant est considéré comme « attaché » et la substitution n’est plus possible.
  • À partir de la phase 4, la relation à la figure d’attachement évolue et l’enfant perçoit progressivement la figure nourricière comme une personne indépendante. John Bowlby appelle cette nouvelle relation une « association ».
  • Au cours de la vie, le comportement d’attachement de l’enfant va se poursuivre et se diversifier. L’adolescent puis l’adulte vont s’attacher à des figures auxiliaires ; ce processus persistera tout au long de la vie influençant les comportements de manières très diverses.

Vous l’aurez compris, les premiers mois de la vie constituent un enjeu majeur dans le devenir de votre enfant. 

L’environnement et l’état psychologique des figures d’attachement influencent ses futurs comportements dans le lien aux autres.

Rassurez-vous ! On peut travailler à tout âge à réparer ces altérations. Des rencontres bienveillantes, à différents moments de la vie, peuvent renforcer/réparer la dynamique d’attachement de chaque individu.
Boris Cyrulnik, notre référent national en matière de résilience, nous le raconte dans chacun de ses livres !


NOTES

1 [Spirale dynamique] : comme on retrouve le niveau BO-VIOLET avec pour thème être en sécurité !

2 Sources : formations « Making Sense of Kids Level 1 and 2 » de l’Institut Neufeld et les ouvrages de Boris Cyrulnik.


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